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ANALYSE ECONOMIQUE DU CHÔMAGE

Pour commencer, il faut d'abord se mettre d'accord sur le sens des mots qu'on emploie. Le vocabulaire de base est présenté dans définitions et notations (chapitre 1).

Chapitre 1
Définitions et notations
Une fois ce vocabulaire acquis, la deuxième chose à bien saisir est que, généralement, il est moins intéressant de connaître le niveau exact d'une variable, par exemple le nombre des chômeurs, que de savoir si cette variable est en train d'augmenter ou de diminuer, et vers quel niveau elle tend. Mais on ne peut pas déterminer une évolution sans poser d'hypothèses. Par principe, on pose alors des hypothèses simplificatrices, pour raisonner sur une représentation du marché du travail épurée, autant que faire se peut, de tout détail inutile. Nous commençons ce travail d'épuration et de formalisation en nous interrogeant sur l'évolution (les économistes disent trajectoire) du nombre des chômeurs (chapitre 2).

Chapitre 2
Le nombre des chômeurs
La troisième et dernière notion de base à maîtriser est celle d'équilibre: on montre facilement, dans notre version épurée du marché du travail, qu'un taux de chômage, quel qu'il soit au départ, tend vers une valeur déterminée, indépendante de sa valeur initiale, qu'on appelle le taux de chômage d'équilibre (chapitre 3). On précise bien que la notion économique d'équilibre est sans rapport avec la notion de situation souhaitable. Ce n'est pas parce qu'un taux de chômage serait d'équilibre qu'il faudrait s'y résigner. En revanche, prétendre lutter contre le chômage sans avoir compris cette notion d'équilibre serait peu raisonnable.

Chapitre 3
Le taux de chômage d'équilibre
Munis de ces notions de base, nous sommes en mesure d'étudier la notion fondamentale de durée du chômage (chapitre 4).
Le premier enseignement que nous tirons de cette étude est une relation entre taux de chômage et durée du chômage (chapitre 5). Cette relation permet d'opposer les politiques de l'emploi qui visent à protéger les postes de travail, quitte à augmenter la durée du chômage et diminuer la productivité, et celles qui visent à protéger les personnes, en favorisant la création d'emplois.
Le second enseignement que nous en tirons, c'est la formule de l'ancienneté moyenne des chômeurs (réponse à la question: "Depuis combien de temps les chômeurs sont-ils au chômage, en moyenne?"). Cette formule montre que logiquement, l'ancienneté moyenne des chômeurs pourrait être supérieure, inférieure ou égale à la durée moyenne du chômage. Par conséquent, si nous apprenons que les personnes actuellement au chômage y sont en moyenne depuis 15 mois, il est incorrect d'en conclure que le chômage dure en moyenne 15 mois. Si nous apprenons que 30% d'entre eux sont chômeurs de longue durée, nous ne pouvons pas en conclure qu'un chômeur a 30% de chance de devenir chômeur de longue durée. D'où la nécessité absolue de bien distinguer durée du chômage et ancienneté au chômage (chapitre 6).
Une fois les idées claires sur cette distinction, on se tourne vers l'observation. Il en ressort que l'ancienneté moyenne observée des chômeurs est nettement supérieure à la durée moyenne observée du chômage et que la proportion observée des chômeurs de longue durée est très supérieure à la probabilité de devenir chômeur de longue durée. Les raisons de cette situation, notamment l'éventuelle stigmatisation des chômeurs, sont examinées dans la décroissance de la probabilité instantanée de sortir du chômage (chapitre 7).
Nous terminons cette étude de la durée du chômage en vérifiant que nous sommes à présent en mesure d'interpréter les chiffres publiés par Pôle Emploi (sur les demandeurs d'emploi) et par l'INSEE (sur les chômeurs). Ces chiffres sont des points sur des trajectoires d'ajustement (chapitre 8) vers un équilibre qui n'aura généralement pas le temps d'être atteint. L'étude de ces trajectoires permet, en particulier, de comprendre pourquoi une baisse de l'ancienneté moyenne des chômeurs ou de la proportion des chômeurs de longue durée n'est pas nécessairement une bonne nouvelle.

Chapitre 4
La durée du chômage

Chapitre 5
Taux de chômage et durée du chômage

Chapitre 6
Durée du chômage et ancienneté au chômage

Chapitre 7
La décroissance de la probabilité instantanée de sortir du chômage
Chapitre 8
Interprétation des trajectoires d'ajustement

Après cette étude des divers aspects de la durée du chômage, nous entreprenons d'enrichir notre modèle simple du chapitre 2. Il nous faut d'abord nous affranchir de l'hypothèse simplificatrice de constance de la population active, donc nous demander en fonction de quoi les personnes en âge de travailler décident de devenir actives ou de se retirer de la population active (chapitre 9).

Chapitre 9
La population active ou offre de travail
Muni de la trajectoire de la population active, on calcule sans peine la trajectoire du taux de chômage dans ce nouveau modèle. On en déduit une formule du taux de chômage d'équilibre (plus riche que celle du chapitre 3) qui permet d'expliciter le rapport entre variation de la population active et taux de chômage (chapitre 10). En particulier, on montre sur quelle erreur reposent des affirmations courantes comme "Renvoyer les femmes au foyer, ou les immigrés dans leur pays, c'est peut-être politiquement incorrect, mais il faut bien admettre que cela ferait baisser le chômage" ou "Faisons de la place aux jeunes, en permettant aux plus âgés de partir à la retraite plus tôt".

Chapitre 10
Variation de la population active et taux de chômage
On passe ensuite du côté des entreprises, pour examiner ce qui détermine la création et la suppression de postes ou demande de travail (chapitre 11). Cela revient à mettre en forme l'idée que les entreprises offrent plus ou moins d'emplois en fonction du profit qu'elles en espèrent. On en tire une condition qui doit nécessairement être satisfaite pour que le nombre de postes soit déterminé.

Chapitre 11
La création et la suppression de postes ou demande de travail

Depuis le chapitre 2 (section 4), nous admettons que les sorties du chômage sont proportionnelles au nombre des chômeurs. Nous voici maintenant en mesure de voir ce qui justifie une telle hypothèse. Pour cela, nous commençons par nous demander comment formaliser le processus d'appariement (chapitre 12).

Chapitre 12
Le processus d'appariement

Nous voici en mesure d'analyser un marché du travail sur lequel le taux de salaire est fixé par l'Etat (chapitre 13). Un tel marché correspond bien au marché du travail des personnes payées au SMIC en France. Notre modèle permet de comprendre l'antagonisme entre salaire et emploi: augmenter le SMIC, c'est évidemment améliorer la situation de ceux qui ont un emploi payé à ce taux de salaire, mais c'est aussi augmenter la durée du chômage de ceux qui y sont et de ceux qui entreront.

Chapitre 13
Marché du travail avec salaire fixé par l'Etat

Mais tout le monde n'est pas payé au SMIC. Comment fonctionne le marché du travail si l'Etat n'intervient pas? Le plus logique est de supposer que le salaire est négocié entre employeurs et salariés. Il faut alors définir les éléments du rapport de force entre employeurs et salariés, en distinguant bien position de repli et pouvoir de négociation. Le salaire cesse d'être exogène, mais l'antagonisme entre salaire et emploi subsiste. L'analyse du marché du travail avec salaire négocié (chapitre 14) permet l'étude des effets d'une hausse de l'allocation de chômage, du pouvoir de négociation des salariés ou de la productivité.

Chapitre 14
Marché du travail avec salaire négocié




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